Aides visuelles 29/09/2014

Qu’est-ce que la basse vision ?
Les derniers progrès réalisés en ophtalmologie et la fréquence des contrôles de la vue à titre préventif permettent d’éviter qu’un grand nombre de pathologies affectant les yeux ne conduisent à la perte totale de la vue.
Cependant, certaines maladies entraînent une perte de la vision qui ne peut être rétablie au moyen de la chirurgie, de traitements pharmacologiques ou du port de lunettes classiques. Cette vision qui peut être utile, mais insuffisante, est appelée basse vision.
Les symptômes les plus fréquents sont l’incapacité à voir distinctement les détails d'un objet, la réduction du champ de vision (vision latérale, marches, etc.), ou les deux à la fois.
Les maladies les plus fréquentes à l’origine de la basse vision sont la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), la rétinite pigmentaire, les cataractes, la rétinopathie diabétique (RD) et le glaucome.
Quels sont les symptômes ?
— Perte de la vision centrale : le patient peut souffrir d’une perte de vision l’empêchant de lire, regarder la télévision, reconnaître des visages, mais continuer à se déplacer sans aide. C’est ce qui arrive aux personnes souffrant d’une dégénérescence maculaire liée à l’âge.
— Perte du champ visuel : le patient souffre d’une atteinte de la vision périphérique (latérale, supérieure, inférieure ou tubulaire). Il rencontre des difficultés pour se déplacer car il ne distingue pas, par exemple, les obstacles ni les escaliers. C’est un symptôme classique du glaucome ou de la rétinite pigmentaire.
— Éblouissement, perte des contrastes et confusion des couleurs.
— Distorsion de l’image.
— Vision floue.
L’équipe spécialiste de la basse vision réalisera un examen afin d’évaluer la vision de chacun des patients. Celui-ci permettra de déterminer l’acuité visuelle, la sensibilité aux contrastes, le champ visuel et la vision des couleurs.
Quand consulter un spécialiste de la basse vision ?
Lorsque l’ophtalmologiste détecte une maladie de l’œil (DMLA, glaucome, cataracte non opérable, etc.) qui vous empêche de réaliser des tâches de la vie quotidienne de loin ou de près, et que les solutions optiques classiques (lunettes, lentilles de contact, etc.) ne permettent aucune amélioration. Dans de nombreux cas, votre ophtalmologiste vous prescrira des séances de rééducation visuelle.
Aides visuelles
Toute personne souffrant d’une diminution sévère de la vision, qui souhaite continuer à réaliser ses activités habituelles et qui est disposée à travailler pour y parvenir, peut améliorer considérablement sa vue grâce à certaines adaptations, des aides optiques, des systèmes optiques personnalisés et des aides techniques.
Types d’aides
1) Aides optiques
Il existe différents types d’aides en fonction des tâches à réaliser. Elles peuvent prendre la forme de loupes ; de lunettes de lecture et de systèmes microscopiques pour les tâches de près comme la lecture, la couture, l’écriture, les loisirs, la peinture, les travaux manuels, les jeux de société, etc. ; des petites jumelles monoculaires pour regarder la télévision, le tableau, les panneaux d’affichage, suivre les rencontres sportives, visiter des musées, regarder des paysages, assister à des concerts, etc. Un autre exemple d’aides optiques sont les filtres spéciaux, qui protègent des rayons du soleil, c’est-à-dire qu’ils limitent l’éblouissement et améliorent les contrastes.
Loupes
Les loupes sont des verres positifs permettant de grossir les objets. Plus la loupe est puissante, plus l’image de l’objet augmente. D’un autre côté, elle réduit le champ visuel et oblige à regarder de plus près.
C’est la première aide à laquelle on a recours et qui permet de rester autonome lorsqu’il existe une perte de l’acuité visuelle. C’est souvent la première chose que l’on prescrit dans le cas d’enfants, mais elle peut également constituer une précieuse aide complémentaire. La loupe est le dispositif le moins cher et le plus utilisé sur le marché.
Lunettes de lecture
Il s’agit d’un verre positif ou d’un système de verres pouvant être utilisé pour voir de très près, à moins de 25 cm. Elles utilisent le principe de grossissement et permettent de très bien voir en s’approchant très près. Plus l’image grossit, plus le champ visuel diminue et plus la distance de travail est courte. Ce sont des produits très esthétiques et le champ visuel est plus important que celui des loupes. Elles sont également très fonctionnelles, car elles permettent d’avoir les mains libres et de travailler tout en gagnant en autonomie et en confort. Les lunettes de lecture permettent d’écrire si la distance est suffisante et sont très utilisées pour de longs moments de lecture.
Petites jumelles monoculaires
Les petites jumelles monoculaires sont les instruments utilisés pour pouvoir voir de loin, car elles permettent de grossir l’image de l’objet sans avoir à s’en approcher. Dans ce cas, elles doivent être réglées avec le niveau de correction qui correspond au patient pour une vision de loin. Elles sont indiquées dans le cas d’une utilisation statique, à une distance déterminée, comme par exemple pour regarder la télévision à 2,5 mètres.
C’est le seul instrument permettant de voir de loin et offrant un grossissement important. Les petites jumelles monoculaires peuvent être très efficaces avec une rééducation adaptée et une correcte utilisation de l’appareil.
Systèmes microscopiques
Les systèmes microscopiques sont des petites jumelles monoculaires pouvant être utilisées à des distances différentes, généralement de près. Ils offrent une distance de travail beaucoup plus importante que les lunettes de lecture, ils sont donc prescrits dans le cas de distances intermédiaires. Plus la distance est importante, plus le champ visuel et la profondeur de champ diminuent. En définitive, c’est une petite jumelle monoculaire réglée à une distance déterminée, à l’aide d’un verre grossissant. Ils s’adaptent à différentes activités en vision de près selon les besoins et les objectifs du patient.
On peut les utiliser lors de spectacles, pour aller au ciné, pour assister à des rencontres sportives, etc. Mais également pour des actions quotidiennes comme regarder la télévision à la distance habituelle et réaliser des travaux à une distance intermédiaire. D’autres situations sont possibles comme peindre, lire des partitions, travailler à l’ordinateur. En outre, ils sont très utiles pour réaliser des travaux manuels qui exigent de bouger les mains entre le plan de vision et l’aide optique. De nombreux patients les utilisent pour lire sans devoir trop s’approcher.
Filtres
Les filtres spéciaux protègent des rayons du soleil, c’est-à-dire qu’ils diminuent les éblouissements et améliorent les contrastes. Les radiations émises par le soleil sont : rayons ultraviolets, spectre visible, rayons infrarouges.
Les rayons ultraviolets sont filtrés par la couche d’ozone. Les infrarouges, par les gouttes d’eau présentes dans l’atmosphère. En revanche, le spectre visible est la longueur d’onde la plus courte et peut être absorbé par l’œil. Il a été démontré que la lumière bleue peut être nocive pour les yeux car elle peut endommager la rétine. Elle est à l’origine de lésions photochimiques et se disperse dans toutes les directions, aussi bien dans l’atmosphère que dans l’œil humain.
Le patient malvoyant s’expose tous les jours aux radiations du soleil. Plus elles sont puissantes et lumineuses, plus le patient perçoit les stimuli. Il existe aussi d’autres facteurs : rayonnement ultraviolets plus importants, et par conséquent, augmentation de la fluorescence, éblouissement et dispersion. Le contrôle de la lumière pour réduire les interférences s’effectue à travers l’absorption sélective de la longueur d’onde. Le choix d’un filtre ou un autre se fera suite à un examen exhaustif.
Les filtres sélectifs filtrent les rayons ultraviolets, violets et bleus, entre 400 et 585 nanomètres. Ils réduisent efficacement l’éblouissement provoqué par la dispersion de la lumière.
Ces filtres sélectifs sont de plus en plus utilisés par les personnes souffrant de basse vision car ils offrent plus de contraste, plus de confort et réduisent l’éblouissement.
2) Aides techniques
Ce sont l’ensemble des aides qui ne sont pas des systèmes optiques de grossissement et qui, cependant, permettent au patient de réaliser toutes les tâches de la vie quotidienne avec plus de confort et de facilité, comme par exemple à table, pour le nettoyage, la couture, le repassage, la cuisine, la manipulation d’argent, l’utilisation du téléphone, etc.
Voici certains exemples d’aides techniques :
— Pupitres : avec une inclinaison de 20° pour écrire et 90° pour lire.
— Montres : parlantes, avec des gros caractères, numériques.
— Livres audio : cassettes.
— Guides lignes.
— Jeux type cartes ou dominos avec des gros caractères.
— Portefeuilles spéciaux.
— Ustensiles de cuisine pour basse vision.
— Téléphones adaptés.
Nous pensons que bien conseiller nos patients est primordial. En effet, grâce aux aides optiques et techniques nécessaires et à un certain nombre de conseils adaptés à la pathologie et aux besoins du patient, celui-ci peut améliorer sa qualité de vie de manière considérable. Ces conseils venant en complément de la prescription d’aide visuelle permettent en effet d’améliorer la qualité de vie des personnes souffrant de basse vision.
3. Aides électroniques
Lorsque les aides classiques ne sont pas suffisantes, il est possible de grossir l’image en utilisant des moyens électroniques. Ils sont particulièrement recommandés pour lire et écrire. Ces aides offrent un plus grand confort, en voici quelques exemples : loupes électroniques, télévision, téléagrandisseurs, etc. En outre, elles offrent un grossissement considérable tout en maintenant la distance normale de lecture. Le champ de lecture est plus important qu’avec les aides optiques lorsque l’on dépasse les 8×-12× (agrandissements).
Les aides électroniques offrent une plus grande profondeur de champ que les aides optiques. Ainsi, l’utilisateur dispose de suffisamment d’espace pour tourner les pages d’un livre, écrire, etc. Une autre particularité est qu’elles permettent de voir avec les deux yeux (le cas échéant) et de bouger de haut en bas ou de gauche à droite sans perdre la mise au point. L’image était généralement projetée en noir et blanc, mais aujourd’hui il existe différents choix de couleurs avec des variantes de contraste.
Comment choisir la meilleure aide selon le cas ?
Le choix de l’aide idéale pour chaque patient se base sur plusieurs critères :
— L’acuité visuelle.
— Le champ visuel (champ central, champ périphérique).
— Les objectifs du patient (lire, regarder la télévision, coudre, cuisiner, etc.).
— La motivation (en fonction des objectifs, de l’âge, de la profession, etc.).
Author
Carol Camino
Optométriste
Spécialiste de la basse vision